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 LE STYLE CROISSANCE SELON GARP - 2ÈME PARTIE
 

   Vous lisez la suite de la 1ère partie de l'article intiltulé Le Style Croissance Selon GARP.

   Peters s'est intéressé à l'univers des compagnies en croissance qui font l'objet d'une prévision de leurs profits par au moins deux analystes. Leur croissance bénéficiaire est supérieure à 12% par année, et elles ont obtenu des profits positifs lors de leur quatre plus récents trimestres.

   Comme le montre le tableau ci-contre, le rendement total des titres du marché américain qui composent le décile ayant le plus bas PEG a été, entre 1982 et 1989, quatre fois supérieur au rendement de l'indice S&P 500. La performance des titres du premier rang décile est assez impressionnant, surtout quand on sait que les années 1980 n'ont pas été très favorables pour les stratégies d'investissement de type croissance. En retour, les titres dans les rangs déciles 5 à 10 (PEG élevés) n'ont pas réussi à faire mieux que le rendement du S&P 500. Les rendements sont calculés sur la base de 1$ investi dans chaque décile (et réinvesti avec les intérêts dans chaque nouvelle sélection trimestrielle), pour toute la période qui va de janvier 1982 à juin 1989. La première colonne classe les titres selon la valeur de leur PEG, depuis le plus bas (décile 1) jusqu'au plus haut (décile 10).

Rang décile
Rendement
Décile 1 15.36$
Décile 2 6.69$
Décile 3 4.77$
Décile 4 3.66$
Décile 5 3.00$
Décile 6 2.02$
Décile 7 1.82$
Décile 8 1.55$
Décile 9 1.31$
Décile 10 1.38$
Rendement moyen 3.04$
Rendement S&P 500 3.56$


   Les données de Peters illustrent une tendance assez forte et régulière : plus le PEG du portefeuille est faible, plus élevé est le rendement boursier. Recherchez la croissance la plus élevée possible, à n'importe quel prix, est un acte suicidaire. Mieux vaut choisir des compagnies à croissance modérée, en s'assurant que leurs ratios C/B soient plus petits que leurs taux de progression des profits.

   En procédant ainsi, on évite les mauvaises surprises. En effet, le problème majeur avec les titres ayant un haut ratio PEG est que leurs taux de croissance des bénéfices prévus par les experts sont beaucoup trop élevés. Quand les analystes prévoient, pour une entreprise donnée, un taux de croissance de plus de 50% par année pour les cinq prochaines années, ils pèchent trop souvent par un excès d'optimisme.

   Analystes et taille d'entreprise

   Le multiple PEG est un ratio qui comporte une partie objective et une partie subjective. Le cours-bénéfice (ou PE pour price/earning) est évidemment le volet objectif, alors que le taux de croissance prévu des profits (ou G pour growth) est plus subjectif puisqu'il implique le jugement d'un groupe d'analystes financiers. Est-ce que le nombre d'analystes qui font des prévisions de bénéfices sur une compagnie est une variable importante à considérer dans une stratégie de croissance à bon prix? Il semble bien que oui.

   Dans une dizaine d'articles académiques publiés dans les années 1980, les professeurs Avner Arbel et Paul Strebel ont montré que les entreprises qui étaient les moins exposées au regard des analystes généraient les meilleurs rendements. Peu importe sa taille ou son niveau de risque, moins une compagnie est suivie par les analystes, meilleurs sont ses rendements boursiers.

   Les données colligées par Peters lui montre que dans l'univers des entreprises en croissance, le nombre d'analystes qui suivent une compagnie a beaucoup moins d'importance, en termes de rendements, que le multiple PEG. Toutefois, dans le groupe du 20% des titres qui ont le plus bas PEG, les meilleurs rendements proviennent des entreprises suivies par un nombre d'analystes variant entre 7 et 15. Aussi, les entreprises à faible PEG suivies par moins de 5 analystes ont des rendements plus élevés que celles qui sont suivies par plus de 20 analystes.

   En règle générale, plus une entreprise fait l'objet de rapports de recherche de la part des analystes (avec recommandation d'achat ou de vente, prévisions des bénéfices trimestriels et annuels, etc.), plus elle est grande. Or, les études de Peters montrent clairement que les rendements des titres qui ont un faible PEG sont plus élevés chez les entreprises de petite et de moyenne taille. Mais n'oublions pas une chose : peu importe la taille des entreprises, c'est toujours les titres ayant un ratio PEG plutôt bas qui performent le mieux.

   À tout prendre, une bonne stratégie garpiste doit davantage tenir compte de la taille des entreprises que du nombre d'analystes à leur trousse. Dès que nous choisissons des entreprises avec un PEG inférieur à 0,60, les meilleurs gains sont obtenus dans ce 20% des entreprises du marché qui ont la plus petite capitalisation boursière.

   Bénéfices surprises et révisions de profits

   Les compagnies dites en croissance ou prévues pour connaître une augmentation de leurs profits supérieure à la moyenne sont, plus souvent qu'à leur tour, sujettes à des révisions à la baisse des prévisions de profits de la part des analystes. Il ne faut pas s'en étonner, car les analystes ont la fâcheuse habitude d'être trop optimistes à leur égard.

   Quand des prévisions de bénéfices s'avèrent trop optimistes, et que les analystes révisent leurs chiffres à la baisse, les cours boursiers des compagnies concernées subissent très rapidement une correction. À l'inverse, quand les profits réalisés sont supérieurs aux profits prévus, et qu'en plus les analystes révisent à la hausse leurs prévisions futures pour prendre en compte cette nouvelle donne, les gains boursiers peuvent être substantiels et dépasser la normale sur une période de près d'un an. Le sommet du sommet est atteint quand les profits réalisés par une entreprise dépassent successivement et les prévisions initiales des analystes et leurs prévisions révisées.

   Ainsi, les garpistes qui connaissent le plus de succès vont s'assurer que les titres qui répondent à leurs exigences en termes de ratio PEG sont aussi des compagnies qui ont généré des bénéfices ayant dépassé les prévisions des analystes lors des quatre derniers trimestres. Leur tactique est tout à fait logique, puisque des prévisions révisées à la hausse confirment que les prévisions initiales étaient réalistes, prudentes et même conservatrices.

   André Gosselin

 
 
 
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